We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

La nuit n'a pas de notice

by OBSCURANTINE

/
1.
Averse 02:30
Hé pantin ! Où cours-tu ? – Ah ! Tu veux te cacher Dans les jupes troussées des arcades pucelles… Le ciel a rugit, oui ! Et après ? Des ficelles Plutôt que des cordes ! Pas de quoi se fâcher. Hé pantin ! Où cours-tu ? – Ah ! Vers ce beau séchoir Où la jeune serveuse fume avec élégance… Elle t’a vu tenir seul le déluge à distance, Allez prend ce fauteuil et range ton mouchoir. « Un verre de vin pour moi ! Glacé ? Oui, je veux bien. Puisse-t-il m’inspirer quelques lignes serrées. » Tourne-toi le poète ! Vers ces voix bien timbrées, Envoûte-toi au chant du soleil algérien ! Lâche tes faux vers ! Lâche ! Car il pleut sur les gammes Et les yeux, quelque chose d’étranger à ton âme. Paris 2007-06-20
2.
Le génie lové dans le gazouillement d’ailes De forêt se rencontre tout autant dans la loi Qui parque les fumeurs aux odorantes aisselles Dans la salle d’eau du Qui veut manger gaulois ? « Jean Jaurès est tout con sur ses gros starting-blocks » Fuse du côté des soûlots malentendants ; Alors, ce physicien rompu aux mises en cloques Ajuste son complet, se lance et prend son temps. Grâce à de petits signes de la main, la magie Opère, immuable et drogué chaque jour ; En joue-t-il le gredin de l’aérophagie Des diables en échec ? Non ! Puisqu’il harpe à l’amour. Le mal de couilles le prend comme la fièvre Les harpies syndiquées ruminant le pavé ; Il y court, entravé par l’instinct du vieux lièvre, Parfois servi par lui, jamais désespéré. C’est la procréation assistée par béquilles Dont le prix catalogue avoisine le Airbus - Ah ! Trois cent ? Ce que vous voudrez tant qu’il maquille Assez mon estafette et mes nerfs de zébu. Au moment où je dis : « Je crache sur vos roues ! » Tac ! Tac ! Ouvrez le feu ! Feu sur son beau tacot ! Affolez la bagnole comme un curé en joue. On va y’aller les gars ! On va y’aller franco ! Laissant là ce polar occuper ma cuisine, Je partis acheter des bières à l’acier, Dont le degré quasi imbattable voisine Le pourcentage des solutions de sorcier. Il ne me restait plus que cinq ou six minutes ; Vite ! Courir ! Et quérir du nectar à tout prix, De sorte qu’en mettant les bouts quelques volutes Me jettent loin dans mes boulevards favoris. Dès que je fus armé par l’épicier arabe, Au galop la magie m’envoya un baiser, Qui me fit prononcer un long monosyllabe Aux naseaux moins vilains que le mot « déniaiser » Aussi cette formule n’était pas la moins juste Pour dire mes yeux ronds, pour dire mon défaut De mettre fais jean-jean obtus zieutant les bustes De femmes se livrant aux plaisirs de Sapho. Dans l’ombre de l’église néo-apostolique, Je dénombrais l’iris de leurs yeux enflammés Et secondais de loin leur étreinte publique. Voyeur ? Oui ! Et alors ! Pouvez-vous me blâmer ? « Il répondait toujours comme ça le pédophile : - Ton poème est confus, ton poème est confus », Répétait le mec des R-G au sergent Gilles, Quand ils roulaient mollets découverts et touffus. Quant-au sergent, c’était plutôt de sa campagne Qu’il parlait en mission Vélib, que se passe-t-il ? Au-delà de l’état qu’est « pompette au champagne », Madame aimait narrer la vie de Gilles le Vil. Échoué au petit rade Bastille, où l’arbitre Filtre l’entrée chaque fois qu’un rat, las d’avoir Merdé ses entrechats au Wax, cogne à la vitre Et demande à s’asseoir auprès de l’abreuvoir, Un gars me dit : « Putain ! Non mais tu te rends compte ? Il (Chirac) buvait du bon pinard ce pourri ! », Moi, je me figure Copé, l’infâme ponte, Crevant l’air dégagé, faux jusqu’au pilori. Paris 2008-03-13
3.
4.
Noyée 03:30
À Florence Début avril : la peur de la femme sur la berge Balafre le pavé que le fleuve sournois Balaie. Il séduit la Ford, la prend et l’héberge Quant-au corps, il en joue comme du petit-bois Plus à son aise dans la vase qu’à la casse, L’auto se cache et roule bien des gisants. Quand un plongeur revient vainqueur de sa brasse, Six jours sont partis dans les courants épuisants. L’esseulée dérive une semaine encore Puis échoue à Mer où les rayons de l’aurore Caressent ses cheveux et ses yeux sibyllins. Un pêcheur intrigué se fraie un passage Et devine, effrayé, les restes d’un visage. La presse n’a rien dit des deux chiens orphelins. Paris 2007-04-17
5.
Paris luit ! Paris luit ! Jamais Paris ne lui A promis que son cri serait de la partie. Paris rit ! Paris rit ! Paris rit de celui Qui pétrit dans son lit sa poésie chérie. Paris pleur ! Paris pleur ! Est-ce que Paris leur A permis, aux rêveurs, de l’appeler « patrie » ? Paris fuit ! Fuit Paris ! Ô paria beau-parleur ! Paris n’est pas Pavie, Paris n’est pas ta vie. Parigot parano ? Par les anneaux du yack ! J’te maudis pas Paris ! Pourris-moi pas la vie ! Part par là ! Allez va… Je parie ma roupie Que tu partiras pas sans ton sale anorak D’hypocrisies choisies. Qu’importe tes harpies Qui réduisent, la nuit, ma chimère en charpie… Paris 2007-06-07
6.
Voyant 06:06
Je vois glisser des mains vierges Sur la verge des salauds Et des lustres lourds de cierges Tomber sur les nez falots Des prêtres anorexiques Un mince filet de sang Sans que cela ne panique Qui que ce soit de puissant J’entends aussi la colère Tonner d’énormes canons Et des millions de molaires Grincer de vieilles chansons J’entends le pas des milices Butées enfler au verso De ces cités des délices Toutes hérissées de museaux Je vois la foi imbécile Plonger ses doigts dans l’esprit Des naïfs fiers et dociles Semer son lot de gris-gris Sous toutes les latitudes Lugubres de l’inconscience Et remiser le ressac Des destinées de faïence Dans un odieux cul-de-sac Je vois la suprématie Des rêves et saoul en deviens À renfort d’acrobaties Le piètre dialecticien Je vois ce qui électrise Dans la forme classique or Jamais je ne terrorise Suffisamment le trésor Que thésaurise-tu Ombre Des siècles le souvenir Des nirvanas ou le nombre De sépultures à venir Moi je vis dans la dépense L’oubli l’instant la tension Permanente dans l’intense Appétit de dispersion Je désire me correspondre À la façon de ces chairs D’amants plus que tout refondre Une pièce de nos éclairs J’écris au présent l’histoire D’un passé qui ne veut pas Passer ni rompre alors boire Il ne reste plus que ça Boire le stupre boire la rime Jusqu’à la lie pour mieux voir Ce qu’engendre la déprime Dans le gluant du mouchoir Zigzaguer à la vigie Des cathédrales foisonnant D’effigies d’Iphigénie Sentir sa pomme d’Adam Tremper dans la caféine Des autres et tellement D’autres choses d’autres mines Ignorées de bruissements Qu’on en finirait malade De les compter de narrer Je vois que dire silence C’est agréer le refus C’est dérégler tous les sens Et revenir au début Au jour friand et crucial Des sots de celles et ceux qui Au vent du chagrin social Savent camper sur l’acquis Je vois une pellicule Phosphorescente saigner Sur ce conflit minuscule Où il nous faut bien baigner Un peu chaque jour pour croire Qu’aux portes des États des Démolisseurs de mâchoires Traînassent et jouent aux dés Je vois la route des Indes Qui décentralise tout Nombril altier les limbes Qui font tomber ses atouts Je vois quinze heptasyllabes Pour te dire mon amour Irréductible aux syllabes Mâchées par le troubadour C’est clair vois-tu je t’aime Et ce je n’est plus le jeu De notre passé bohème Il est autre mon Elsa Mon amante funambule Il est ce pourquoi parfois Je confie aux libellules Ces mots étourdissants : Bien sûr qu’elle est mon Elsa ! Bien sûr qu’elle est mon Elsa ! Paris 2008-03-12

about

"La nuit n'a pas de notice" / EP / Obscurantine
2022/03/15
Somewhere in Kamtchatka records N°27

Tracklist :

01_Averse
02_La nuit n'a pas de notice
03_Le jihadiste qui se cache
04_Noyée
05_Une mer à la bouteille
06_Voyant

_ _ _

credits

released March 15, 2022

Written by Victor Jorge
Composed & arranged by Anton Mobin
Performed by Obscurantine
Recorded at La Ferme Ta Gueule / Olivet [45] by Anton Mobin (2016)
Mixed & mastered at Studio Dalby / Nantes [44] by Vj
Artwork by Anton Mobin

license

all rights reserved

tags

about

OBSCURANTINE France

Duo de poésie sonore composé de Victor Jorge et d'Anton Mobin

contact / help

Contact OBSCURANTINE

Streaming and
Download help

Report this album or account

If you like OBSCURANTINE, you may also like: