La nuit les escaliers mécaniques dorment
Loin des ormes ornés comme des sapins
Ils se cabrent à minuit et arrêtent leur déroulement de Sisyphe
Une patte en l’air jusqu’au lendemain
Enveloppés dans la lumière légère des diodes qui chuchotent
Ils rêvent
La nuit les rames de métro restent à quai
Et le silence règne sous terre jusqu’au premier vrombissement
Sauf sous les monceaux de couvertures sales et bariolées
Soulevées régulièrement par le souffle des corps invisibles
Et prolongeant les fresques carrelées qui éclatent de froid
La nuit le sang cesse de couler
Dans les artères de la ville la nuit
Que j’ai traversée de part en part me remue en journée
Ma tête inclinée sous le fardeau du sommeil
Ma tête comme la pointe d’une épée qui ruisselle
Signe de la basse besogne achevée
La veillée a marqué mon visage
Et mit de l’écarlate dans les yeux
Les plus petits vaisseaux ont cédé
Brisés de fatigue
J’ai pris la relève de mon propre tour de garde
Bientôt la nuit me bercera
Et son manteau veillera mon silence
J’éprouve comme une sorte de liberté coupable
D’aller contre le rythme commun
Des hommes de mon temps
La nuit décélère et dégénère en oubli
A live record from the legendary Diamanda Galás finds the artist exploring the outer fringes of pop with only her voice and a piano. Bandcamp New & Notable Mar 30, 2024